La maison de la Brique, cas d’école d’un petit musée réussi

Lors de mon stage au Réseau des musées bas-normand, j’ai eu la chance de visiter pas mal de petits musées et de trouver quelques pépites ! La maison de la Brique en est une. Située sur la commune de Saint-Martin-d’Aubigny, très proche de la sortie de Périers dans la Manche, c’est un petit musée qui, s’il a été réalisé en 1994, n’a pas pris une ride et reste très moderne !

Petit historique

Le sol des environs de Périers est riche en argile et le site de Saint-Martin a ceci d’intéressant qu’il est situé sur deux veines de couleurs différentes. D’abord site d’extraction au XIXe siècle, le site devient une briqueterie à part entière au cours de l’année 1913. Il faudra toutefois attendre la fin de la première guerre mondiale pour allumer le four de 40 000 briques pour la première fois.

La période d’exploitation sera finalement courte car la seconde guerre mondiale va de nouveau stopper la production. L’extraction est laissée à l’abandon et la briqueterie utilisée comme grange. Mais il vaut mieux détourner l’usage d’un bâtiment que de l’abandonner. Cela permet la réhabilitation du site par la mairie et son ouverture au public en tant que lieu de visite.

Visite en image

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Vue depuis l’accueil sur le four pédagogique

La muséographie du site est chronologique et thématique. Les différentes étapes de l’élaboration de la brique et le travail de l’argile sont évoqués ainsi que les différentes productions, comment reconnaître les briques des murs, des sols, les épis de faîtage. Le tout est présenté simplement avec des panneaux aux textes très clairs, avec des schémas, parfois repris par des maquettes et en lien direct avec les objets exposés. Un vrai cas d’école !

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Le pourrissoir à argile de la maison de la Brique
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Le séchoir à brique

St-Martin-d’Aubigny – 2014St-Martin-d’Aubigny – 2014

La maison de la Brique, grâce à son passé et à la conservation sur site, permet de percevoir l’ensemble de l’espace d’une briqueterie du début du XXe siècle : les fosses de pourrissage, le séchoir à brique et le bâtiment du four. Le site est présenté par des bénévoles et une employée de mairie qui le font vivre, notamment en été.

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Quand je visite une exposition, je me projette toujours : en tant que professionnelle, qu’est-ce que je pourrais apporter à ce site ? La maison de la brique est un des rares cas où je me suis dit : pas grand chose. Si on refaisait ce musée intégralement aujourd’hui, avec les contraintes budgétaires et techniques de la commune (budget réduit, faible moyens de maintenance), et bien le résultat serait peu ou prou le même qu’aujourd’hui. L’adjonction de numérique ou de nouvelles technologies obligeant à une maintenance et un renouvellement pour éviter l’obsolescence, ce n’est donc pas une solution adaptée au site. L’espace d’exposition est dense, sans être surchargé. L’ensemble de l’exposition, réalisé en une fois, est homogène, donc on ne perçoit pas d’éléments plus vieux que d’autres. Cela laisse toujours une impression de muséographie dépassée, obsolète, incomplète. Les vitrine ne sont pas surchargées, les informations sur les objets claires et précises. A part quelques schémas un peu datés, le site pourrait avoir ouvert il y a quelques mois.

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L’intérieur du four

Dernière bonne idée du site : la visite du four ! Le parcours en fait le tour et sur la fin, on peut entrer à l’intérieur. Des chaises sont disposées pour profiter de l’incongruité du lieux : une coupole brillante, sombre mais lumineuse grâce à des projecteurs rasants. Ceux-ci éclairent via les bouches aménagées au départ pour faire entrer la chaleur du feu. Une borne propose un conte, qui permet de profiter de l’acoustique du four. Un moment de repos dans la visite, presque de la relaxation, vraiment hors du temps.

Pour plus d’informations et si vous passez par là, le site de la mairie vous donne les horaires et tarifs.

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